Télétravail : avantages et dangers ?

Le télétravail n’est pas nouveau. Cela fait des années que partout sur la planète des employés, des travailleurs autonomes, occupent un emploi depuis leur domicile et ce à temps plein ou de façon partielle.

La pandémie de la COVID-19 et les mesures de distanciation physique qu’elle a entrainées ont eu de nombreuses conséquences sur la vie des travailleurs dont une des plus importantes a été le développement du télétravail. Travailler de chez soi était en effet la façon la plus simple et sécuritaire pour ne pas rentrer en contact avec ses collègues et éviter la contamination.

Les avantages du télétravail

Selon Statistique Canada, le phénomène s’est récemment et logiquement intensifié: le nombre de personnes réalisant leurs tâches en télétravail a presque triplé entre février et avril 2020. Cette explosion de travailleurs à distance n’a rien d’étonnant étant donné le contexte actuel. Mais outre la distanciation physique qui vient avec le télétravail, cette façon d’accomplir son travail présente de nombreux avantages.

D’ailleurs, selon Statistique Canada, cette forme de travail semble être amenée à se développer et «environ 4 travailleurs canadiens sur 10 (38,9 %) occupent un emploi qui peut vraisemblablement être exercé à domicile». Évidemment, certains emplois sont plus adaptés pour le télétravail que d’autres. «La plupart des emplois dans les secteurs de la finance et des assurances (85 %), des services d’enseignement (85 %) et des services professionnels, scientifiques et techniques (84 %) peuvent être exercés à domicile». Difficile en effet d’imaginer un serveur de restaurant, un mécanicien ou un chirurgien travailler à distance.

Parmi les avantages du télétravail, on trouve notamment:

  • Gestion de son horaire;
  • Réduction des dépenses quotidiennes pour l’entreprise;
  • Réduction du stress lié au transport (et le temps passé dans les transports);
  • Cadre de travail agréable;
  • Sentiment de liberté;
  • Autonomie et gestion de ses temps de repos;
  • Baisse des interruptions, du parasitage de bureau.

L’étude de Statistique Canada met en lumière qu’une «hausse du télétravail est susceptible d’avoir d’importantes répercussions sociales et économiques, y compris une réduction de la congestion routière et de la pollution atmosphérique et peut-être des hausses de l’apprentissage en ligne dans les collèges et les universités».

Cependant, elle souligne dans le même temps le danger potentiel de cette forme de travail à domicile. «La question de savoir si la croissance du télétravail améliorera la santé mentale des travailleurs, leur conciliation travail-vie personnelle et leur productivité reste à déterminer».

Les risques et les dangers du télétravail

Nous l’avons vu, travailler de chez soi à temps plein présente de nombreux avantages tant pour l’employeur que pour l’employé. Mais toute médaille possède un revers et le télétravail ne fait pas exception à cette règle.

Aujourd’hui, les technologies de l’information et des communications (TIC) sont très développées et il est donc extrêmement facile de travailler à distance. Grâce à des plateformes comme Google Drive, on peut aisément partager des documents Word ou Excel avec plusieurs de ses collègues et travailler en direct sur ces documents. Grâce aux différents logiciels de visioconférence (Skype, Zoom), il est très facile d’organiser des réunions de travail sans qu’aucun des employés ne soit physiquement présent dans les locaux de l’entreprise. Grâce à la 5G, on peut recevoir et envoyer des courriels via son téléphone intelligent même à l’extérieur de son domicile.

Le risque lié à cette «hyperconnectivité» est précisément d’être trop et trop souvent connecté. La vie professionnelle empiète alors sur la vie personnelle quand elle ne la remplace pas pour certains télétravailleurs trop zélés. Certains employés ont en effet du mal à compartimenter leur emploi de leur vie personnelle et certains employeurs peuvent aussi “mettre la pression” pour obtenir plus de rentabilité de la part de leurs salariés à domicile.

Le journal Le Devoir rappelle qu’ «Au Québec, aucune norme ne vient établir la durée maximale quotidienne ou hebdomadaire de travail, contrairement à ce qui prévaut dans d’autres provinces canadiennes. Bien que la Loi sur les normes du travail prévoie que la personne salariée peut, sauf exception, refuser de travailler après avoir accompli 14 heures de travail quotidiennes ou 50 heures de travail par semaine et qu’elle doit pouvoir bénéficier d’un repos hebdomadaire d’une durée minimale de 32 heures consécutives, rien n’interdit qu’elle travaille ou qu’elle reste disponible de façon continue.»

Outre cette hyperconnectivité, le deuxième danger du télétravail est l’isolement. En effet, le fait de travailler de chez soi de façon permanente peut, au fil du temps, avoir des conséquences très réelles sur les employés et sur leur moral. À long terme, la santé mentale des salariés peut carrément être affectée.

Voici les autres inconvénients et les dangers liés au télétravail:

  • Risque d’isolement;
  • Déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle;
  • Stress lié aux objectifs;
  • Démotivation due à la monotonie;
  • Manque de contacts humains;
  • Mauvaise gestion du temps;
  • Surcharge mentale;
  • Distractions venant de la famille;
  • Risque de trop travailler;
  • Crainte d’être «oublié» par l’entreprise.

Comment bien télétravailler?

Afin que les choses se passent bien, il faut en effet respecter quelques règles. Voici quelques conseils pour télétravailler sans stress:

  • Faire régulièrement des pauses, ne pas rester devant l’ordinateur trop longtemps;
  • S’aérer l’esprit, sortir prendre une courte marche, faire des exercices d’assouplissement, des étirements, des mouvements de yoga par exemple ou faire un peu de méditation;
  • Positionner son ordinateur près d’une fenêtre, ce qui permet de regarder au loin de temps à autre;
  • Travailler dans un lieu confortable, idéalement à l’abri du bruit et des sollicitations de la famille;
  • S’imposer des horaires de travail réalistes, en accord avec l’entreprise, et savoir arrêter quand vient le temps;
  • Avoir les bons outils qui facilitent le travail (matériel informatique, logiciels) ainsi que du mobilier confortable et ergonomique (chaise, bureau, écran, souris).

La question de l’ergonomie du poste de travail est primordiale. Voici les recommandations faites sur ce sujet par le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST):

  • Le bureau, la chaise et les autres éléments du mobilier sont d’une qualité comparable à celle que l’on trouve au bureau. Par exemple, le bureau devrait avoir une hauteur appropriée et être suffisamment solide pour supporter le poids de tout équipement périphérique (p. ex. ordinateurs, imprimantes, télécopieurs, numériseurs, etc.);
  • Le poste de travail est ajusté convenablement : le clavier est placé à la bonne hauteur (les poignets sont dans une position naturelle). La table de cuisine n’est pas une surface de travail idéale, car elle est trop haute et ne permet pas une position adéquate des poignets par rapport au clavier;
  • L’éclairage est ajusté convenablement: l’écran de l’ordinateur ne devrait pas réfléchir la lumière ni nous éblouir;
  • Des heures de travail prolongées dans la même positionou les mouvements répétitifs peuvent causer des blessures musculosquelettiques.

En ce qui concerne la santé mentale, le gouvernement recommande de garder contact avec ses proches par téléphone ou par le Web, de parler avec une personne de confiance ou de demander de l’aide quand on se sent dépasser.

Il est aussi recommandé de pratiquer une activité physique afin d’éliminer les tensions et pour diminuer le stress, on s’accorde des moments de plaisir.

Plus d’avantages que d’inconvénients pour la plupart des télétravailleurs

Une chose est certaine, maintenant que les entreprises peuvent à nouveau, graduellement, accueillir leurs employés dans leur bureau, il faudra que les employés et les employeurs trouvent un juste équilibre. Les travailleurs pourront alors, peut-être, profiter des avantages du télétravail sans nécessairement subir les désavantages. D’ailleurs, une étude réalisée par Statistique Canada en avril 2021 démontre que parmi les nouveaux télétravailleurs 80 % aimeraient travailler au moins la moitié de leurs heures à la maison une fois la pandémie terminée. 41 % aimeraient travailler environ la moitié de leurs heures à la maison et l’autre moitié ailleurs alors que 39 % aimeraient mieux travailler la plupart de leurs heures à la maison. Seulement 20 % des travailleurs préféraient faire la plupart ou la totalité de leurs heures à l’extérieur de la maison.

Il est donc indéniable que pour une forte majorité des travailleurs, il y a davantage d’avantages que d’inconvénients à travail à la maison. Les prochains mois démontreront la direction que prendront les employeurs pour satisfaire leurs employés.

https://www.noovomoi.ca/vivre/sante/article.avantages-dangers-teletravail.1.12782873.html

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