Théorie de motivation intrinsèque et extrinsèque

Cette théorie, initialement présentée par Richard Deci en 1975 et enrichie par Deci et Ryan (1985, 2002), présente l’originalité par rapport aux précédentes théories, de distinguer deux types de motivation suivant qu’elle est “imposée” ou non

La motivation intrinsèque : l’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir que l’individu trouve à l’action, sans attente de récompense externe.

La motivation extrinsèque : l’action est provoquée par une circonstance extérieure à l’individu (punition, récompense, pression sociale, obtention de l’approbation d’une personne tièrce…).

Ces deux types de motivations sont complétés par un troisième état : l’amotivation
L’amotivation : l’individu a le sentiment d’être soumis à des facteurs hors de tout contrôle. L’amotivation se distingue de la motivation extrinsèque par l’absence de motivation liée au sentiment de ne plus être capable de prévoir les conséquences de ses actions.

Motivation et auto-détermination

Une deuxième originalité de cette théorie est d’organiser ces motivations entre elles suivant une échelle continue de régulation (ou d’auto-détermination)

Echelle continue de régulation

Motivation intrinsèque et extrinsèque

Absence de régulation : absence complète de motivation
Exemple pour le suivi d’une thérapie : Honnêtement, je ne comprends vraiment pas ce que je peux retirer de la thérapie.

  • Régulation externe : correspond à la définition initiale de la motivation extrinsèque. Le comportement de l’individu est régulé par des sources de contrôle extérieures à la personne, telles des récompenses matérielles ou des contraintes imposées par une autre personne
    Exemple pour le suivi d’une thérapie : Parce que je ne veux pas contrarier mes proches qui veulent que je sois en thérapie.
  • Régulation introjectée : l’individu commence à intérioriser les contraintes externes en se culpabilisant notamment. L’action n’est pas encore librement choisie puisque l’individu agit pour éviter une conséquence désagréable qu’il s’impose en se culpabilisant

Exemple pour le suivi d’une thérapie : Parce que je me sentirais mal face à moi-même de ne pas poursuivre la thérapie.

Régulation identifiée : même si l’activité au final est réalisée à des fins externes, elle devient valorisée et importante pour l’individu qui s’identifie alors à cette activité
Exemple pour le suivi d’une thérapie : Parce que j’aimerais apporter des
changements à ma situation actuelle.

Régulation intégrée : l’activité est cohérente avec le concept de soi de la personne, qui peut alors s’approprier l’action et trouver des sources d’auto-motivation complémentaires à la source externe à l’origine de l’action
Exemple pour le suivi d’une thérapie : Parce qu’à travers la thérapie, je sens que je peux maintenant prendre la responsabilité de faire des changements dans ma vie.

Régulation intrinsèque : correspond à la définition initiale de la motivation intrinsèque. L’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir que l’individu trouve à l’action, sans attente de récompense externe
Exemple pour le suivi d’une thérapie : Pour le plaisir que je ressens lorsque je suis complètement absorbé dans une séance de thérapie.

Conséquences

De nombreuses études ont été menées sur les conséquences du niveau d’auto-détermination.
Globalement, il ressort que les comportements intrinsèquement motivés font preuve de meilleure créativité, d’une plus grande persévérance face à l’adversité et d’une meilleure concentration.

 

Applications

Cette théorie est donc à l’origine de nombreuses études autour des facteurs pouvant faire évoluer l’auto-détermination d’un individu, notamment dans le milieu scolaire (motivation des élèves) et du monde médical (motivation des patients).

http://alain.battandier.free.fr/spip.php?article7

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