Les 5 pires erreurs du management à distance

Bon, même si nous sommes un certain nombre à ne pas bien comprendre en quoi ce nouveau confinement est un nouveau confinement, une chose est claire : il faut privilégier au maximum le télétravail puisqu’il semblerait qu’un tiers des contaminations se fasse sur le lieu de travail. Mais qui dit télétravail dit management à distance avec toutes ses spécificités. Et oui, comme je le dis dans la formation au management à distance que j’ai faite pour Linkedin Learning, un bon manager en présentiel ne sera pas forcément un bon manager à distance… il existe des bases qu’il faut maîtriser. Mais, pour cet article, j’ai souhaité faire un raisonnement par l’absurde ; vous parler des choses à ne surtout pas faire quand on manage à distance… si déjà votre manager, ou vous-même, réussissez à ne pas avoir ces comportements, c’est pas mal !
1- Tomber dans le micro-management et tout vérifier
Et oui, être éloigné, cela peut être angoissant pour certains managers qui vont imaginer leur équipe devant Netflix du matin au soir au lieu de travailler. Et pour se rassurer, leur méthode est simple : un coup de fil toutes les heures pour savoir où en est chaque personne, 10 mails par jour pour demander un point précis sur tous les dossiers.Le pire ? Je l’ai découvert pendant le premier confinement. Un manager exigeait que toute son équipe se connecte en visio à 8.30 du matin et ne déconnecte pas sa caméra avant 18.30. Pourquoi ? Selon ce manager avant-gardiste : garder le même lien qu’en présentiel en pouvant se parler quand on veut. Plus intrusif et contre-productif, c’est difficile à imaginer.
La solution si vous avez un manager ultra-présent ?
Si votre manager est trop présent, parlez avec lui de son besoin d’information, sans le culpabiliser, mais en lui expliquant que vous comprenez son angoisse et proposez-lui une alternative qui convienne à tout le monde. Expliquez-lui que vous pourriez être beaucoup plus productif.ve si au lieu de 5 coups de fil par jour vous n’en n’aviez qu’un seul qui vous permettrait d’échanger de façon efficace. Parler est toujours la solution dans ce genre de situation, mais expliquez au préalable que votre seule préoccupation, c’est d’être efficace. C’est vraiment le cas typique où manager son manager est fondamental… rassurez le et il vous laissera de l’espace.
2- Disparaître totalement
Y-a-t-il un manager dans l’équipe ? Et oui, l’extrême inverse du point précédent existe. Aucune réunion hebdomadaire, peu d’échanges opérationnels, c’est ce que l’on appelle le « manager fantôme ». Le pire, c’est que ce type de manager agit parfois ainsi en pensant bien faire, en pensant que le télétravail, c’est l’autonomie absolue.
OK, ce n’est pas totalement faux, mais il ne faut pas confondre autonomie et autarcie. Un manager à distance doit impérativement être là si ses équipes ont besoin de lui, et il doit le faire savoir. Il ne s’agit pas de tomber dans le travers du point 1, mais de donner des rendez-vous réguliers à l’équipe, mais surtout, de clairement dire à chaque membre de l’équipe qu’en cas de besoin, le manager sera là.
La solution si vous avez un manager fantôme ?
Valorisez son rôle en lui expliquant que vous avez besoin qu’il vous accompagne (si tant est que cela soit le cas bien entendu). Aucun manager ne pourra jamais vous en vouloir si vous lui demandez de jouer son rôle en vous accompagnant.
“L’erreur, c’est seulement un défaut.” Descartes
3- Imposer des horaires
Et oui, il existe encore des managers qui sont persuadés qu’une journée de travail, c’est forcément de 8.30 à 18.30. Certes, il existe des métiers dans lesquels cela est une réalité, mais pour beaucoup, peu importe si une tâche est faite à 9.00 du matin ou à 22.00. La grande force du télétravail, c’est que c’est le travail qui s’adapte à la vie personnelle alors qu’avec le travail en présentiel, c’est exactement l’inverse.Bien entendu, il faut des « horaires de rencontre » qui permettent à l’ensemble de l’équipe de se retrouver si besoin est, mais le télétravail ne peut être le même si l’on est plutôt du matin, ou plutôt du soir, si on a des enfants, ou non. Fixer des horaires pour chaque jour de la semaine, c’est supprimer l’un des avantages du télétravail en essayant de mettre des contraintes là où il ne devrait pas en avoir.
La solution ?
Expliquez vos contraintes à votre manager et montrez en quoi vous serez plus productif avec des horaires adaptés. Ne niez pas le fait que d’avoir une partie d’horaires communs est important… mais vous pouvez expliquer facilement qu’en télétravail, ce qui importe, c’est que le travail soit fait, pas l’heure à laquelle il est fait.
4- Ne pas donner de perspectives positives
Ce manager-là est pessimiste, négatif en toutes occasion. En fait, il bascule sur son équipe toutes ses angoisses. Ainsi, il est incapable de se projeter dans l’avenir et d’aider son équipe à passer ce cap qui, soyons honnêtes, n’est pas simple à vivre.
Il ne s’agit pas pour chaque manager de se transformer en bisounours qui verrait tout en rose, mais simplement de regarder la situation de façon objective et d’admettre que quelle que soit notre opinion concernant les vaccins, notre situation, en mars 2021 est tout de même nettement plus enviable qu’en mars 2020, à l’époque où certains scientifiques nous annonçaient un enfer pour les 3 ou 4 années à venir. En Israël, où plus de 50% de la population est vaccinée, les terrasses de café ré ouvrent, ainsi que les restaurants… oui, le bout du tunnel approche.
La solution ?
Si vous avez un manager qui déprimerait une armée de clown, vous devez générer votre propre énergie positive en allant chercher des informations qui vous feront du bien, y compris concernant votre travail. Fuyez les personnes négatives et échangez le plus souvent possible avec celles qui pensent que nous nous dirigeons vers un mieux.
5- Être secret
Ce manager pense qu’il tient son pouvoir du fait qu’il sait des choses que son équipe ne sait pas. Oui, au siècle dernier, pour un manager, le savoir pouvait constituer une forme de pouvoir… désormais, un manager doit être coopté par son équipe. La confiance doit être remontante et non plus descendante, exactement comme dans un avion. Ce n’est pas clair ?

Et bien, un manager, c’est comme un pilote d’avion, qui doit savoir gérer les turbulences, rassurer l’équipage si besoin. Peu importe qu’il fasse confiance aux passagers, si ce n’est pour regagner leur place et attacher leurs ceintures en cas de turbulence par contre, je ne sais pas vous, mais si je ne fais pas confiance au pilote… je ne monte pas dans l’avion. Et, tel un pilote d’avion, en cas de turbulence ou de crise, si le manager veut que l’équipe soit sereine face à la crise, mieux vaut qu’il partage un certain nombre d’informations s’il ne veut pas qu’un stress gigantesque soit généré. La transparence, la communication, c’est essentiel dans le management à distance car un salarié peut très vite se sentir isolé, ou écarté.
La solution ?
Posez des questions, demandez, osez exprimer vos doutes ou vos angoisses. Il ne s’agit en aucun cas de pleurnicher en permanence, mais juste d’expliquer que vous ne pouvez être au top de votre motivation si vous avez le sentiment de naviguer à l’aveugle…
CONCLUSION
Bien entendu, la liste pourrait être plus longue, mais il s’agit d’un article… court par essence. Ces 5 travers me semblent être ceux qui font le plus de dégâts actuellement. Si vous reconnaissez votre manager dans l’un de ces comportements, ce n’est pas grave car vous pouvez agir. Ce qu’il faut intégrer, à mon sens, c’est qu’aucune situation n’est immuable au travail. Nous pouvons agir pour faire changer les choses. Le pire serait de considérer une situation qui ne nous convient pas comme étant la normalité, de baisser les bras et de ne plus rien faire.

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